Quirico premier souvenir
Tous les dimanche , je souhaite vous raconter l’histoire d’un chien qui a marqué l’association. Pour commencer cet épisode en rapport avec l’anniversaire des 15 ans de l’association aujourd’hui c’est de Quirico dont je vais vous parler. Un galgo de la FBM qui restera à jamais dans mon coeur. Je devais l’adopter mais il est mort quelques jours avant de venir chez moi en 2010.
Hommage à Quirico, mon si beau galgo
Cela faisait plus d’une semaine que je m’acharnais, avec l’aide précieuse de notre traductrice, à contacter le refuge pour t’arracher enfin à ta cage, pour te ramener à une vie digne, douce, aimante. Tu suivais un traitement, c’est vrai. Et parmi la trentaine de photos que j’avais de toi, les dernières montraient un Quirico plus lumineux, presque souriant, comme si ton âme commençait à croire en une possible rédemption.
Je t’avais choisi un collier magnifique, un harnais solide, une médaille gravée d’un nouveau nom : Swann – comme le cygne. Parce que je voulais que tu oublies le vilain petit canard que tu avais été, méprisé, oublié, battu peut-être, et que tu deviennes enfin l’oiseau gracieux et libre que tu aurais toujours dû être.
Mais la vie, une fois encore, n’a pas attendu. Trop tard. Trop tard pour toi, trop tard pour nous, pour cette joie mutuelle que nous aurions pu partager. Tu avais huit ans quand tu es sorti de la perrera. Huit années de silence, de souffrances que seul ton cœur connaissait. Combien de coups ? Combien de trahisons, d’indifférence ? Il n’a pas tenu. Ton cœur, trop usé, trop abîmé, a lâché avant que je ne puisse le recoller.
Au refuge, tu n’étais pas seul. Une galguita malade, atteinte d’un trouble de la thyroïde, t’accompagnait. Elle ne t’a pas quitté, pas même face à la mort. Vous étiez inséparables, tendres comme deux vieux amoureux rescapés du naufrage. Depuis que tu es parti, elle erre, inconsolable, perdue dans un monde qui n’a plus ton odeur. Le refuge nous supplie de la prendre.
Et moi, je suis là. Désemparée. Je ne sais pas si je saurai l’aimer comme je t’aimais déjà, sans t’avoir touché. Je ne veux pas qu’elle devienne un substitut. Mais je sais une chose : je ne peux pas la laisser finir son souffle là-bas, là où ton cœur s’est arrêté. Ce serait te trahir, et trahir l’amour que vous vous êtes offert dans ce désert de douleurs qu’est parfois la vie des galgos en Espagne.
Alors je te le promets, Quirico : pour toi, pour elle, je vais lui offrir un foyer. Je ne remplacerai jamais ton absence, mais je comblerai la sienne. Parce qu’un amour comme le vôtre mérite qu’on le prolonge, même dans l’absence. Roma transformée en Romance est arrivée chez moi , une galga extraordinaire aujourd’hui partie au ciel. Je ne connaissais même pas sa couleur quand on m’a parlé d’elle , on m’a dit noire et elle était toute blanche à l’arrivée.
Mon Quirico. Mon bel ange. Mon galgo envolé.